On raconte que le prieur d'un grand monastère s'attristait de voir ses moines se critiquer et dénoncer avec aigreur les fautes des uns et des autres.
Il leur avait souvent adressé de sages admonestations, mais sans grand résultat.
Un matin, les moines le virent sortir de sa cellule dans un bizarre accoutrement. Il portait sur son épaule une besace. La poche de devant pendant sur sa poitrine paraissait très lourdement chargée mais celle qui pendait sur son dos paraissait beaucoup plus légère.
Les moines, très intrigués, envoyèrent le plus hardi d'entre eux demander au prieur ce que signifiait un tel accoutrement et ce que contenait la besace.
- Oh, répondit-il, dans la poche de devant j'ai mis tous mes péchés, afin de ne pas oublier que je suis un pauvre pécheur. Celle de derrière contient les péchés des autres, car je ne tiens pas du tout à les connaître. Leur vue ne m'intéresse pas. Je ne suis responsable que des miens.
De ce jour, les moines surveillèrent davantage leur bouche et s'abstinrent de parler des fautes des uns et des autres, et de se juger les uns les autres.
" Mais Toi, pourquoi juges-tu ton frère ? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère puisque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de DIEU ? "
(Epitre aux Romains chapitre 14 verset 10)
" Pourquoi vois–tu la paille qui est dans l’oeil de ton frère, et n’aperçois–tu pas la poutre qui est dans ton oeil ? "
(Evangile de Matthieu chapitre 7 verset 3)
Extrait du livre d'André THOMAS-BRES "Anecdotes qui font réfléchir" (Editions J.V.B.)
